martes, 6 de diciembre de 2016

Crónica de la visita de Amigos de Freinet a Bañuelos.

BAÑUELOS DE BUREBA
SEPTIEMBRE 2016


Jeanne et Joël Potin
Amis de Freinet
Après avoir traversé un plateau sublime, vous arrivez sur Bañuelos de Bureba, un petit village de 20 habitants, perdu au coeur de collines près de Briviesca à une trentaine de kilomètres de Burgos.
Nous sommes sur les traces d’Antonio Benaiges, le maître qui promettait la mer .
Il enseigna dans ce village en pédagogie Freinet en 1934 avant d'être assassiné en 1936.

Lundi 19 septembre,
mandatés par les Amis de Freinet, nous avons rendez-vous avec Jésus Viadas le maire.
Il est aussi le président de l'association ESCUELA BENAIGES
Dans les années 30, le village comptait 220 habitants, aucun enfant n’avait vu la mer, le maître utilisait des techniques Freinet…
Bénaiges était militant du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol et de l'Union Générale des Travailleurs.
Ce maître avait changé l'école, il donnait la parole et l'imprimerie à ses élèves . Il ne faut pas oublier, nous
disait Pilar, que pendant et après la guerre, des maîtres ont été punis, réprimés, emprisonnés, assassinés,
détenus, torturés et exécutés par les franquistes.
Le MCEP (Mouvement Coopératif de l’École Populaire) en Espagne soutient la reconversion de cette petite école en musée pédagogique.
Giancarlo Cavinato, Pilar Fontevedra, François Perdrial, (à l'origine de la création de la bourse) ont aidé à faire connaître cette histoire.
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu dans cette petite école, un congrès s’y est déroulé en 2015
avant le début des travaux. Cinquante personnes y participèrent.
Prochaine rencontre prévue en 2017.

La FIMEM lors de la RIDEF de Reggio Emilia en 2014 a délibéré pour donner son soutien à l’association en plaçant une plaque sur la façade de l'école, en instituant une bourse Bénaiges pour des étudiants et jeunes
instituteurs en aidant au financement.
Ce texte est une phrase de l'épitaphe écrit par Patricio Redondo.

La Escuela de BAÑUELOS
• Jésus, nous a fait visiter cette école, en rénovation.
• Le plancher qui soutenait la classe et le logement du maître
sont en place. Il attend impatiemment la fin des travaux tributaires des finances.
La escuela de Bañuelos inicia su reconversión en Museo Pedagogico 28 octubre 2015
L'école de Bañuelos, 19 septiembre 2016
A la mairie sont conservées quelques traces de cette période une casse d’imprimerie, le poêle qui chauffait la classe et des fac-similés dejournaux (originaux conservés aux archives de Burgos)
-GESTOS pour les plus grands
-RECREO pour les plus jeunes.
Texte paru dans Escola Proletaria n°3 du 1er janvier 1937

ANTONIO BENAIGES
Assassiné. Voilà ce qu’annonce la lettre écrite depuis Arcentales par Demetrio Saez de Bañuelos de Bureba (Burgos). Elle dit : « Votre professeur, qui le fut autrefois, don Antonio Benaiges Noges, a été assassiné par le terrorisme fasciste... Il fut assassiné le 25 juillet 1936, je me suis échappé des lignes fascistes et c’est pourquoi je me trouve à Bilbao. Il a été enterré dans les montagnes de Villa Franca Montes
de Oca ».
Ce ne fut pas un choc, ni un coup de massue, même pas une secousse non plus qu’un ébranlement, parce que ce fut, hélas ! une confirmation, une assurance, une certitude, sans la moindre lueur d’espoir que la supposition, que la conviction intuitive put être démentie par les faits.
- Que sais-tu de Benaiges ? me demandaient amis et camarades. Et je répondais invariablement : « Les fascistes l’on fusillé. Il devait donner une conférence à Burgos sur “Notre Technique„ le 19 juillet… Nous sommes en août. On ne sait rien de lui, d’aucun côté… Les fascistes l’ont fusillé… ».
Allons donc ! Non ; ils ne doivent pas l’avoir fusillé, ils le gardent sûrement prisonnier, et qui sait, peut-être que le jour où nous nous y attendrons le moins, nous le verrons apparaître par ici, dans la rue, dans un café, dans un congrès pédagogique, dans une réunion syndicale d’Enseignants, les bras ouverts pour
nous y serrer et se laisser étreindre dans les nôtres, fort, solidement.
Mais s’en est fait de notre petite étincelle d’espoir, cachée, comme enfouie au plus profond de notre être : la lettre de Demetrio Saez l’a éteinte. Et, pire, elle nous a dit la terrible, la cruelle vérité : « Il a été assassiné ». Nous, nous disions : « Les fascistes l’ont fusillé » sans nous rendre compte que les fascistes ne fusillent pas, ils ne savent, ils ne peuvent fusiller, ils assassinent !
Avec quelle simplicité et quelle criante vérité le dit Demetrio : « Il a été assassiné par le terrorisme fasciste » !
Il n’a même pas eu la chance de tomber face à l’ennemi, en se battant, en poursuivant sans fléchir la lutte dure, tenace et éclairée qu’il menait contre la cruauté, mille fois cruelle, du monde bourgeois. Même pas cela ! Assassiné. Et sûrement la nuit, dans la brune obscurité de la nuit, quand il n’y avait même pas d’étoiles qui auraient pu se changer en prunelles étincelantes qui, se rivant à celles des assassins, auraient pu les convaincre de leur félonie, d’une retorse perversité. Ils n’eurent pas, ne pouvaient avoir la hardiesse de l’assassiner à midi, en pleine lumière, le visage au soleil, ou à l’heure claire de la nuit quand la pleine lune
change en argent la face de la terre, si bien que ses yeux, en devenant vitreux, auraient pu transformer le dernier rayon de soleil ou de lune qu’ils auraient reçu en flèche aiguë, en dard infaillible qui aurait percé l’âme de ses assassins, qui la leur aurait carbonisée avec la braise rouge ardemment enflammée du remords,
comme un rongeur qui les aurait consumés peu à peu, lentement, par jeu, tordant leur âme comme qui essore un chiffon mouillé.
Quelle balle, ô Benaiges, ou quel poignard a traversé ton coeur ? Quelle balle ou quel poignard a traversé ton cerveau ? Ce ne fut peut-être ni une balle ni un poignard ; ce fut sûrement un couteau à égorger les chèvres, foncièrement fasciste, car autrement il n’aurait pas pu se loger dans ton coeur ni s’enfoncer dans ton
cerveau. Car à présent même les choses sont foncièrement fascistes ou antifascistes. Et foncièrement fasciste, comme eux, devait être l’arme du crime, pour qu’à cet assassinat raffiné ne manque aucun détail.
Et cela avait eu lieu le 25 juillet, juste un an après que, à trois heures de l’aprèsmidi, par la porte de ma cellule de la cinquième galerie de la Prison Modèle de Barcelone, me soit parvenue une lourde enveloppe, couverte d’une magnifique écriture script, qui contenait une lettre, une belle et merveilleuse lettre que j’ai lue,
et que j’ai lue et relue maintes fois, que j’ai même récitée comme une oraison, dans laquelle il était dit : « Toute une année sans le voir ; je ne reviendrai pas à Bañuelos sans lui rendre visite, parce que je ne peux pas me faire à l’idée qu’il doive s’écouler encore une année, toute une autre année sans que nous puissions nous voir, nous parler et nous embrasser. Et il s’est écoulé plus d’un an ! »
Non. « Quand cessera le mouvement » comme dit littéralement Demetrio, ton école s’ouvrira à la lumière, et en rouges et vives lettres de feu, comme des oeillets,
comme des caillots de sang – le sang vivant de la victoire – elle portera un nom, et s’appellera « École Benaiges ». Si ceux dont le devoir est de le faire ne le font pas, j’irai, moi, et je le graverai au dessus de la porte en lettres ineffaçables ! Et, dans mon école, celle d’aujourd’hui, ou celle que je pourrai avoir, sur le fronton d’une des salles de classe, toujours figurera un rectangle rouge avec ton nom «BENAIGES ». Le nom de la classe. Et puis, dans la galerie des Maîtres, celle des Maîtres, n’est-ce pas ? il y aura ton portrait, celui de qui fut l’une des hautes et remarquables valeurs du Corps Enseignant.
Nous chercherons dans les montagnes d’Oca l’endroit où ils ont mis ton corps criblé de balles, nous creuserons un trou et nous y placerons une boîte avec une presse métallique FREINET, une « police maternelle » Futura, un exemplaire de «La Mer » et la lettre dans laquelle on m’apprend ton assassinat. Si nous ne retrouvons pas l’endroit précis, nous ferons cela au sommet, sur la cime la plus haute de ces monts, plantant comme un drapeau la pierre éternelle disant « cette terre n’est plus de la terre à présent, car elle est faite de la chair et du sang d’un Maître d’école ». Afin que, après le passage de temps, des années et des siècles, les hommes qui viendront après nous puissent trouver là haut une présence, toujours vivante et agissante, un exemple leur disant qu’ici se trouve encore, debout, bien droit, dressé, le front dégagé, le visage pleinement offert au vent, un Maître d’École, qui fut le premier à apporter à ces terres embrasées de soleil et brûlées de gel, asservies par l’ignorance, la première lumière de la liberté qu’il savait si bien
faire vivre.
Salut, donc, BENAIGES.



Merci Jésus, merci Antonio, merci Freinet


Muchas Gracias a vosotros por la visita y el afecto a nuestra escuela.

lunes, 14 de noviembre de 2016

Os presentamos un nuevo cuento, Hoy una nueva visión de la historia, "El Regalo", de Ignacio Soriano Jimenez.

EL REGALO


«¡Señor, señor, ya llegamos a Briviesca!», me despiertan las  voces de quienes están en el departamento del tren, que también se apean aquí. Han montado en Miranda y, después de comer un poco de queso y tomar un par de tragos de vino que me han ofrecido generosamente, me he quedado dormido. El viaje
desde Tarragona se hace pesado, aunque atractivo en casi todo el recorrido , especialmente en las montañas de la comarca de Montblanc, la vega del Ebro y las sinuosidades de La Rioja.

En la estación, la familia del lugar con la que he coincidido encarga a su hijo adolescente, Óscar, que me acompañe a casa del alcalde, también maestro, con el que deseo hablar.
Le escribí hace unos dos semanas anunciándole que había sido destinado a Bañuelos de Bureba y que, como pueblo de referencia de la comarca, pensaba llegar a Briviesca hoy, viernes, 5 de septiembre, por hacerme una idea de la tierra en la que voy a pasar este curso y ponerme en antecedentes de lo que tenga a bien.

¡Por fin puedo vivir ya en la casa de la escuela! En Briviesca me acomodaron con mi escaso equipaje en una carreta que venía el lunes a Bañuelos. Nos acompañaba en su mula un vendedor ambulante, por lo que el recorrido se hizo entretenido , sin que se notara en demasía los saltos que daban las ruedas por el
descuidado camino.

Viendo la paramera, no me hacía idea de dónde paraba el pueblo, algo que acentuaba la desesperada intranquilidad que se puede tener en tales momentos en los que se está ante lo inesperado .
Inopinadamente , comenzó una bajada, cuya cuesta terminaba en pronunciadas curvas, que daban paso a las
primeras edificaciones del caserío.

Lo que me parecieron dos pequeños cauces se juntaban algo más abajo, dando origen a un estrecho valle. Cerca de allí, una figura estaba inclinada ante unas matas floridas y el carretero le gritó,
- ¿Qué, tía Juliana, se dejan escarbar las patatas?-.

Apenas levantó la vista y me pareció una mujer muy entrada en años.
Llegados a la bajera, subimos una pequeña cuesta a la derecha y me dejó en la fonda.
El edificio de la escuela me causó una impresión grata. Algo de insistencia costó hacer que desalojaran de animales la parte de abajo y que se adecentaran todos los rincones. El resto fue más sencillo.
Las caras serias de las criaturas, entre el temor y la expectativa, de los primeros días, fueron diluyéndose según pasaba el tiempo al ver que no empleaba métodos de fuerza para castigos, además de que se fue relajando el ambiente al aprovechar el clima templado del otoño para salir por los alrededores
a conocer y estudiar plantas y animales, para realizar cálculos sobre lo que hay entre manos.
 La desconfianza se trocó en esperanza cuando les hablé de que tenía una sorpresa, la imprenta, de lo que no se hacían una idea muy cabal respecto a su estado y, sobre todo, para lo que podría servir.


Han sido cinco meses de andadura , incluida la gran nevada de enero , que mantuvo la escuela cerrada durante una semana.




En Briviesca he conseguido un pequeño ayudante para la limpieza y las comidas, que además puede asistir a clases; allí reunimos los enseres básicos de la vivienda, que trajimos en un viaje no exento de aventura, pues el camino continúa embarrado.
Así, durante la semana, puedo estar volcado en la tarea docente.

¡Qué distinta es esta escuela a la de las graduadas en las poblaciones de mayor tamaño en las que he estado! Aquí se mezclan edades, niñas y niños, sin que se aplique filtro alguno ni donde existan otras posibilidades privadas.
A pesar de conocerla, nunca pude imaginar que la imprenta fuera un elemento tan poderoso, con el texto libre, el periódico, el trabajo colaborativo, las asambleas para resolver asuntos, las cartas a otras escuelas,
la organización de los espacios ... Les convierte en creadores, en personas únicas. Oscila la asistencia del alumnado entre 15 y 25, dependiendo de las faenas que tengan sus familias en casa o en el campo. Ya hay casas en donde confían en que la cultura puede ser fundamental en la vida de estas criaturas , pero queda mucho por hacer.
Hace un par de meses Aurora escupió algo de sangre en el pañuelo.
- Estoy así desde hace un tiempo, después de que no se me curara la tos- , dijo con la cara asustada. Estamos en junio y lleva ya tres semanas sin aparecer por la escuela. Su ausencia ocupa un espacio que todo el mundo aquí adentro nota de una u otra manera. Sin acaparar protagonismos, su presencia ha aportado
desde el principio una calmada alegría, esa certeza que tranquiliza a quien está experimentando algo, de la que ahora tenemos conciencia. El joven médico del pueblo no da demasiadas esperanzas,"es la peste blanca".
Es junio. Salimos a la explanada de la escuela a observar lo que rodea el pueblo. Las criaturas desarrollan las tareas escolares con desenvoltura, con esa natural distracción hacia las situaciones trágicas. O, al menos, eso pensaba yo, pues el jueves pasado me sorprendieron.
Tres niñas nos reunieron a la sombra del nogal de la cuesta de las bodegas: «queremos regalarle algo
a Aurora, no sabemos..., algo que pueda hacerle ilusión».
Joaquín, el chico de la cojera, dice «yo sé lo que es, un cuadernillo». Sus palabras nos recorren con el convencimiento de algo que cada cual tendría que haber dicho, «¡claro, cómo no se
nos ha ocurrido antes!».
Sin comentarlo, todo el mundo ha estado el fin de semana dándole vueltas a su texto, a sus dibujos, a canciones y dichos del pueblo que pudieran cuadrar, a los colores del papel, a objetos que no estorben el ir pegados, recordando lo que le gusta, preguntándole disimuladamente cuando han ido a verla.

Yo he estado buscando en el mercado y por las tiendas de Briviesca algo que pudiera servir de acompañamiento.
 Carmen me decía que me notaba algo raro, algo nervioso ... «no sé, mujer-le solté-, será que noto ya el final del curso». Creo que he dado con ello.
Estos días están siendo movidos en clase, al tiempo que se ha implantado un silencio casi total. No piden música en el gramófono.
Tienen una concentración que no he visto antes. De forma tácita, sabemos que cada cual tiene derecho a colocar su aportación, de ahí que se esmeren en dar con la dádiva escogida, cariñosa, concentrada, pues necesariamente ha de ser corta .
En el título no hay dudas: Aurora .

miércoles, 5 de octubre de 2016

Seguimos con nuestro homenaje en forma de cuento. Hoy presentamos el relato "Diez y ocho sueños" del autor Javier Massaguer Serna

DIEZ Y OCHO SUEÑOS

Llegaron por la noche muy cansados. Interminables horasacurrucados en un enorme autobús, en asientos de madera. Devez en cuando salía humo del motor y conductor se detenía encualquier parte sacaba una garrafa y echaba agua por un agujerodel motor. Los niños y las niñas a provechaban para salir corriendo a buscar un escondite para hacer pipí. Ya faltaba poco para llegar desde su montaña.



Desde lejos contemplaban el enorme armatoste pintado de blanco hacia arriba y de azul de la mitad hacia abajo.
Ellos habían pintado, con permiso del dueño, Don Cristóbal, cada uno su palmera. En total diecisiete. Ninguna se parecía a la otra.
¿Por qué palmeras? Porqué habían recibido una postal de Cuba donde se veía el mar al fondo y palmeras muy esbeltas en una playa muy larga. Decidido por Ismael.
Después de comer volvieron cabizbajos a sus asientos. Todos querían la ventanilla para apostar quien del grupo había visto primero el mar. Su gran sueño compartido.
- Falta poco.
 El maestro los consolaba acariciando sus cabezas uno a uno. Sudaban, callaban y esperaban. Se hizo de noche y entre sueños escucharon un rumor que no conocían. Parecido al viento entre las hojas de sus árboles en otoño.
- Aunque no lo veis es el mar. Ese ruido son las olas que se colocan una detrás de otra para llegar a la playa. Con ese misterioso ruido volvieron a soñar toda la noche.
Ismael fue el primero en despertar se lavó la cara como los gatos y salió corriendo. Sorpresa… sus compañeros y las ocho niñas ya le esperaban en el pasillo. Era el líder y no iban a ninguna parte
sin él por delante. Ya desayunarían más tarde.
- De dos en dos y cogidos de la mano. El maestro los colocaba en su sitio por alturas.
Obedientes, nerviosos cambiaron los cuadernos de mano, algunos lápices rodaron por el suelo.              Con el maestro en cabeza empezaron a bajar hacia Su desconocido mar.
En algún sitio habían leído que el mar no tenía dueño.
Ellos eran los dueños de los mares.
De momento todas las casas eran blancas y sus ventanaspintadas de azul y reflejaban la luz del sol. En su pueblo eran de piedras, marrones con ventanas pequeñas para guardar el calor.
En la escuela tenían estufa de leña encendida casi nueve meses de doce. En un rincón su trajinada, pequeña y querida imprenta.
Al cabo de cinco minutos desaparecieron las casas. Un paseo con árboles. Un poco más. Olían el mar y escuchaban sus olas.
El corazón les latía en el pecho con fuerza. El maestro se paró.
Los niños y las niñas se soltaron de la mano. Los que iban a la derecha se colocaron a la derecha del maestro, los que iban a su izquierda a la izquierda del maestro. Formaron una línea de
sombras. El último Jonás.
Callados, entornaron los ojos ante la salida del sol.
 Inmenso, redondo de color naranja todavía la mitad escondido en el horizonte. Intentaban mirar pero la luz tan intensa les obligaba a cerrar los ojos y a bajar la vista. De reojo poco a poco se hizo de
día.
Calor.
El ruido, el olor, la vista…¿ Donde estaban ?
¡¡¡Su sueño cumplido con su maestro!!!!
Toda la vida recordarían aquel momento. Delante el color amarillo de la arena, a lo lejos el azul y el verde del mar y en medio una rayita blanca que iba y venía. Las olas.
Ismael fue el primero en salir corriendo y al instante todos detrás.
El maestro intentó detenerlos pero al final se lo pensó y les dejó hacer. Mejor, así no verían las dos lágrimas que asomaban de sus ojos. Dos años esperando este momento. Una por año.
De pronto se pararon ante la primera ola. Cogieron unas cañas y antes de dar otro paso metían la caña delante y así hasta que el agua les llegó a las rodillas. Estaba muy fría, la arena no les mantenía y cayeron de culo. La siguiente ola les cubrió la cabeza y las niñas gritaron asustadas, los niños, por vergüenza volvía a
cuatro patas a la orilla escupían el agua salada. Hasta que se cansaron de entrar y salir agotados
El maestro los contó. Faltaba uno.
Miró hacia atrás y vio a Jonás a sus espaldas protegido por su sombra. Aquel niño tenía fiebre.
Ya su abuelo no quería que fuese en aquel viaje pero el niño huérfano, insistió tanto que al fin le dejó marchar. No tenía apenas equipaje, un hatillo con cuatro ropas y un trozo de jabón.
Puso una condición: que Marta y María cuidarían del niño todo el
día y le darían la medicina a sus horas.
Después de estar toda la mañana en la playa volvieron contentos a la pensión a comer. Sardinas recién hechas con trozos de pan.
Pocas veces habían comido pescado y las espinas les molestaban entre los dientes. El maestro iba, uno a uno, por detrás de la mesa enseñándoles como tenían que separar la carne de la espina.
De postre ¡naranjas¡ pequeños soles en miniatura. Las peladuras al bolsillo.
Por la tarde el maestro no les dejó salir hasta las seis. Les dijo que tenían la piel muy fina y el sol les podía quemar. Los mandó a todos a descansar. Ellos estaban deseando volver a su habitación para dar el interruptor de la luz y contemplar que la bombilla no se apagaba ella sola como las velas, permanecía siempre encendida hasta que volvían a dar el interruptor.
Un día colgarían una encima de su imprenta.
Una hora antes de lo previsto escucharon al maestro que les llamaba y bajaron como siempre corriendo. Ismael el primero daba la mano a Jonás. Detrás Marta y María
- Vamos a ver la Lonja de pescado. Un mercado de ganado perode peces. Vale?
Estuvieron dos horas viendo como descargaban las barcas. Como sacaban las cestas llenas de todos los peces del mar.
Dibujaron pulpos, cangrejos, estrellas, rapes, caracolas…. No les daba tiempo a mirar y a pintar y los pescadores se reían al ver su afán de verlo todo.
Cuando terminaron les regalaron una cesta llena de pescado para cenar aquella noche.
Todos querían llevar la cesta aunque no se atrevían a meter la mano porque muchos peces se movían. Sólo Ismael levantó orgulloso un pequeño pez que se le fue de las manos al suelo, allí saltaba y saltaba.
Plateado, lleno de luz.
Ahora ya están en la escuela. Todos los padres salieron a recibirlos a la plaza. El primero en esperar fue el abuelo de Jonás.
Cuando vio a su nieto no lo conocía. Marta y María le dieron su medicina a sus horas y el sol borró su palidez.
- Abuelo quiero volver al mar. El abuelo le dijo que si con la cabeza. No podía hablar.
Al cabo de una semana en el suelo de la escuela han colocado una madera grande y cada uno ha colocado sus tesoros en forma de conchas y caracolas recogidas donde llegan las olas. Las niñas han traído hasta espinas de pescado recogidas a escondidas de la lonja. Han reconstruido Su mar y Su pueblo. La
concha más grande para la iglesia, la blanca representa su pensión, tres marrones la lonja…
El olor de las pieles de naranja puestas cerca de la estufa caliente impregna el ambiente. Ese olor les trae recuerdos de aquellos días imborrables en sus vidas.
- Quien se metió en el mar? Pregunta el maestro.
Todos levantan la mano. Todos miran a Jonás.- Los metí un poquito. Ríen.
Nostalgia. ¿Volverán a verlo? Quien sabe.
Continúan pegando conchas alrededor de la estufa y cada uno piensa en la sensación que tuvo cuando el agua les llegaba a las rodillas. Lo que no olvidaran nunca, nunca el amanecer el primer día con su maestro en medio de su fila como un gigante que les protegía y les descubría Su mar. Algunos todavía guardan arena
en sus bolsillos.
El maestro no los oye, mirando el verde de los árboles sonríe con sus corsarios.
Sus alumnos han visto el azul del mar, el amarillo de su arena y el blanco de sus olas.
Ahora intentan imprimir en sus libretas aquellas sensaciones, unos dibujan peces, las niñas barcas con velas blancas, pero uno dibuja una ballena que parece blanca con un hombre encima, sentado en su lomo como si fuera un caballo, que sonríe, parece muy feliz y la ballena lo lleva, con cuidado, hacia un horizonte que brilla como el sol del mediodía y que se hunde, poco a poco, en un abismo sin fin.
  Ismael.
                           Presentimiento.

miércoles, 7 de septiembre de 2016

Comenzamos el curso con un cuento, "Generaciones", de MªJesús Riaño Irazabal.,nuestra ganadora del concurso

                                                   A lo que queda después de la quema.



El abuelo se sienta cada día en el mismo banco del paseo marítimo, allí espera a que los demás vuelvan de la playa.
Nunca baja con ellos.
 Martín cree que le pasa algo, quizás que no le gusta andar descalzo por la arena, o el agua salada del mar. Esta mañana, antes de que vengan sus amigos, va a preguntárselo.
Tiene unas monedas guardadas de la paga de los domingos y compra dos granizados de limón en el chiringuito. Se acerca al banco y se sienta al lado del abuelo que mira el mar tan fijo que pareciera que ni parpadea.

Hola, abuelo, toma, te he traído esto -el anciano coge el vaso cona mano izquierda mientras con la derecha revuelve el pelo corto y moreno del nieto-
. ¿Por qué no bajas a la playa con nosotros?
- El mar me da miedo, hijo -responde después de un silencio.
- ¡Lo sabía!, pero si no te metes muy adentro no pasa nada y además hay socorrista. ¿Quieres que vayamos juntos y te dé la mano?
El abuelo sonríe ante la ocurrencia del niño, pero enseguida el gesto se le endurece.
- No, no es eso. Me recuerda una cosa que pasó hace muchos años, cuando era un niño como tú. ¿Quieres que te la cuente?
Martín mira alrededor buscando a sus amigos y como no les ve se recuesta en el banco y sube y baja la cabeza en un gesto afirmativo.
- Al principio de la guerra, ¿has estudiado ya la Guerra Civil en la escuela?
- No, no me suena.

El abuelo suspira y Martín piensa que va a volverse otra vez a mirar al mar. Pero en cambio le echa el brazo por los hombros y se acomoda a su lado.
- Yo tendría más o menos tu edad. Entonces vivía en el pueblo.
Había venido a la escuela un maestro catalán. Aquel curso fue muy divertido . Trajo con él una pequeña imprenta y nos dejaba escribir lo que queríamos . También bailábamos.
- ¿Una imprenta?, ¿qué es?, ¿como un ordenador?
- No sé cómo explicártelo, íbamos poniendo unas letras metálicas una detrás de otra, formando el texto, era lo más difícil, porque había que ponerlas del revés. Luego las untábamos de tinta. Poníamos encima el papel y con un rodillo se marcaban las letras. Bueno, eso ya te lo contaré mejor otro día...
El caso es que el maestro quería llevarnos a conocer el mar. En aquellos tiempos solo Julio lo había visto una vez que fue a visitar a un tío a Bilbao. Decía que era muy grande, muy azul y que daba un poco de miedo meterse.

Yo desde que lo había dicho no podía dejar de pensar en ello, pero en casa no querían oír hablar ni del mar ni del maestro.
A padre nunca le gustó, como a muchos de los mayores. Decían que no hacía más que meternos ideas estúpidas en la cabeza. Y además pronto empezaría la siega y ese año me tocaba arrimar el hombro.
- La siega sí que sé lo que es -interrumpe el niño-. Lo vimos en una fiesta que hicieron en verano.
- Mi abuelo Paulino se había propuesto atrapar a la comadreja -continúa-. Esa alimaña estaba atacando el gallinero desde hacía unas semanas. Construía una jaula-trampa con palos mientras padre afilaba las hoces sentado en un madero y yo insistía en lo del mar. Padre zanjó la discusión con un juramento.
Miré al abuelo, que siempre se ponía de mi parte, pero aquella vez siguió atando palos con cáñamo, como si no estuviéramos allí.
Padre entró en la casa y yo me senté en el tronco que él dejó vacío. Le pregunté al abuelo qué pasaba, qué tenía de malo el mar para que padre no me dejara ir. Él me miró, aunque creo que no me miraba a mí, sino a lo lejos, a la Loma.
- Llegan malos tiempos, hijo. Es mejor no saber, volverse ciego, sordo y sobre todo mudo -dijo y siguió con la jaula.
Ciego, sordo y mudo, esas tres palabras rebotaron en mi cabeza durante toda la tarde. Había quedado con Isidro y Julio para cazar ranas en el remanso que hace el río un poco más arriba del molino. Ellos no creían que mi abuelo tuviera razón.
- Imagínate cómo iba a poder coger esa rana, si ni la veo ni la oigo -dijo Isidro andando descalzo por los grijos con los ojos cerrados y las manos extendidas hacia la charca.
- O cómo íbamos a poder colocar las letras de la imprenta para componer los escritos -argumentó Julio.
-No sé, no creo que se refiera a eso. Se lo preguntaré al maestro cuando lo vea .

Volvimos a casa con media docena de ranas cada uno y unos cuantos cangrejos. Después de cenar convencí al abuelo de que me dejara hacer guardia con él para esperar a la comadreja. Nos apostamos en la leñera, una choza que había construido Padre entre la casa y el corral.
Empezaba a hacer frío y me acurruqué en un rincón. Solo se oía un coro de grillos y ranas que salían a la fresca después de un día caluroso. Me hubiera gustado decirle al abuelo que cuando volviera a la escuela, en septiembre, quería escribir con la imprenta del maestro un cuadernillo para explicar a los niños de otros lugares cómo eran los animales que viven en nuestro campo, pero me quedé dormido.
Soñé con el mar, o con lo que me imaginaba que era el mar. Como un campo de trigo a punto de segar, movido por el viento ...

Me despertó un ruido, un golpe fuerte, y luego el silencio.
La mano de mi abuelo estaba sobre mi hombro y me impedía moverme.
-¿Qué pasa?.¿Es la comadreja?
-Calla.
Oímos el ruido de un motor. Nos quedamos así mientras acabó de amanecer y solo nos levantamos cuando empezamos a oír voces familiares, casi susurros. Padre y otros vecinos salían a la calle mirando alrededor.
Me dijo que me metiera en casa, pero no le hice caso. Les seguí hasta la escuela. Las ventanas estaban abiertas. Restos de nuestros cuadernillos quemados delante de la puerta y las letras de la imprenta desparramadas por el suelo, cubiertas por el polvo reseco de la Loma.

Quise preguntar qué había pasado, quién había hecho eso, pero entendí que era tiempo de ser ciego, sordo y mudo. Me agaché y cogí una de las letras de la imprenta y la guardé en el bolsillo.
Cuando volvimos a casa la comadreja estaba en la jaula. Enfurecida, enseñaba los dientes. Padre quería matarla, pero el abuelo dijo que no, que ya había habido bastantes muertes por aquel día.
No supe qué quería decir, pero no pregunté.
La subió al carro y la llevó lejos. Tendría que buscarse otro hogar.

Nunca más volvimos a ver al maestro.
- ¿Y crees que al maestro lo mataron por querer traeros a ver el mar?
- No lo sé, hijo, no lo sé, supongo que por eso y por más cosas.


El abuelo mete la mano en el bolsillo de su pantalón de tergal, saca algo y se lo da a Martín. Es una pieza pequeña, metálica.


Una "M".





lunes, 4 de julio de 2016

"Buscando el tesoro", de Jimena y Martín.Cuento ganador de la modalidad infantíl.


BUSCANDO EL TESORO
Un día cualquiera, en Bañuelos, unos niños llamados Raquel y
Juan se fueron a jugar al río, mientras Juan pescaba Raquel
miraba los peces.
De repente Juan vio algo entre las algas y Raque lo cogió. ¡Era
una botella con un papel dentro!
Juan abrió la botella y sacó el papel. Los dos niños fliparon en
colores al ver que era un mapa del tesoro.
Después de quedarse 30 minutos con la boca abierta mirando el
mapa, le dieron la vuelta y descubrieron que detrás estaban
escritas las instrucciones.
Rápidamente siguieron las instrucciones que les indicaba el mapa
pero... Se encontraron con su vecina Josefina, que estaba loca, al
ver el mapa la vecina les persiguió gritando...
¡ES MIOOO, MIO! ¡SOLO MIO!
Raquel y Juan se escondieron
en la piscina y la vecina
Josefina les perdió la pista.
Ellos siguieron con su misión,
encontrar el tesoro.
Raquel distraída mirando el
mapa se chocó contra algo y
gritó enfadada...
¡NOS HA CAÍDO UNA CASA EN
MEDIO!
Juan miró asustado al suelo y
descubrió que estaban pisando
los narcisos y los geranios
de Josefina.

Chuchy les persiguió y persiguió hasta que vio su cola y se puso
a perseguirla.
A Raquel le cayó algo duro,
por la ventana Josefina les
lanzaba naranjas podridas.
Ya cuando estaban lejos de la
casa de Josefina.
Juan gritó aliviado de haber
escapado de esa casa
endemoniada.
¡ESA CASA ES UN PELIGRO!
Siguieron su camino pero de
pronto se pararon al ver un
enorme perro, (el perrito
bonito de Josefina). Raquel
gritó: ... ¡ES CHUCHYYY!
Que no os engañe su nombre
era una bestia.

Entonces apareció el marido
de Josefina, Josefino, y les ató
de manos y les metió en su
carretilla y les robó el mapa.
Entonces Josefino y Josefina
con los niños en la carretilla
encontraron el tesoro.
Josefino cavó, cavó y cavó y el
cofre encontró.
Lo abrió y estaba lleno de
papeles. Josefino y Josefina se
fueron indignados.
Los dos niños se soltaron y
descubrieron que entre los papeles había una máquina de escribir
con el nombre de Antoni Benaiges y unos cuadernillos antiguos.


                       Autores:  Jimena y Martín

martes, 21 de junio de 2016

Fiesta de entrega de premios del Concurso de cuentos.

El Domingo celebramos en Bañuelos la fiesta de entrega de premios de la primera edición del Concurso de cuentos "Maestro Benaiges".
Como homenaje a Antonio Benaiges en el 80 aniversario de su asesinato en Julio del 36 la Asociación escuela Benaiges organizó esta primera edición del concurso de cuentos con la figura del maestro como tema central y ha tenido muy buena acogida entre los autores que han presentado unos fantásticos cuentos, leídos el domingo en el pueblo donde el maestro dejó su huella pedagógica y vital.
Con todos ellos hemos editado un bonito libro que ya forma parte de la historia de la Asociación y que fueron entregados a los autores como detalle por su participación.
Los que asistimos disfrutamos de un día de fiesta, con cuentos, música, amigos y una paella riquísima para rematar.


la escuela en obras



Gracias a todos los que habéis participado y apoyado está iniciativa, los que nos acompañasteis viniendo a Bañuelos nos dais ánimos para continuar con la ilusión por dejar la escuela muy pronto lista para ser llenada de vida y actividad.